• Elle va et danse, éVanescente.
    Cheveux aux vents, sourire aux lèvres.
    Tous sont là pour elle.
    Avec fougue, elle les enlace,
    les embrasse,
    heureuse de les voir ou les revoir
    les disparus des radars.
    En face, pas un sourire, pas un regard.
    Juste un torrent d'émotions
    qui la porte bien haut...Bien loin.
    Un dernier baiser pour ceux d'en bas,
    ceux aux visages tristes
    et aux yeux humides.
    Un dernier regard et elle va...

    Elle danse et va naissante
    vers son étoile qui s'impatiente...

    Pour J.
    Eyra C., le 28 mars 2019


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  • Un jour, un brave homme, déçu de la façon dont les politiciens gouvernaient le pays, décida de créer un Parti des Honnêtes Gens. Hélas, cette idée eut tant de succès que tous les voleurs s'y inscrivirent... et ils étaient parmi les plus forts à crier contre la corruption des mœurs, les injustices et les inégalités. Ils jugèrent même bientôt que le brave homme était trop mou et trop timoré pour diriger un Parti des Honnêtes Gens. Il fallait pour cela des hommes à poigne. Ils le mirent sans vergogne dehors et prirent la tête de la direction du parti. Ils se battirent entre eux comme des loups, et les plus voleurs, ceux qui n'avaient peur d'aucun coup bas, d'aucune trahison, accédèrent au plus hautes instances. Ils menèrent alors un telle campagne, promettant à tous monts et merveilles, qu'ils furent élus par le grand troupeau des naïfs. Ils purent ainsi détrousser en parfaite légalité tous les vrais honnêtes gens...

    Une fable de Michel Piquemal à méditer en ce jour de Grand Débat...

     


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  • Extinction de voix...Non ! La Parole a été silencieuse sur la toile ces dernières semaines mais elle a bien continué à vagabonder...Un petit bug informatique alors ? Disons plutôt un petit heurt avec l'hébergeur. Un léger désaccord sur l'intrusion nouvelle de publicités sur le blog. Eklablog a revu les conditions d'utilisation et l'association va devoir faire avec...Pour l'instant...

    Nous garderons donc les yeux rivés sur le chemin, portés sur ces horizons imaginaires, faisant abstraction de ces banderoles commerciales.


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  • Un jour, on demande à un sage de donner sa vision du paradis et de l’enfer.
    En enfer, dit-il, je vois des hommes qui sont attablés devant de grands plats de riz, mais ils meurent de faim, car les baguettes qu’ils ont pour manger sont longues de deux mètres. Ils ne peuvent s’en servir pour se nourrir.
    Au paradis, je vois les mêmes hommes assis à la même table et tenant les mêmes baguettes. Ils sont heureux et en bonne santé, car chacun se sert de ses baguettes pour nourrir celui qui est assis en face de lui.

    L’enfer et le paradis, d’après un conte chinois extrait du livre Les philo-fables pour vivre ensemble de Michel Piquemal et Philippe Lagautrière édité chez Albin Michel en 2007.


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  • Ludovic  Souliman est conteur. J'ai eu la chance de l'écouter en octobre dernier, lors du festival Contes en balade dans le Tarn, et surtout, de le rencontrer. Là ou certains usent des armes pour nous blesser au plus profond de nos âmes, Ludovic fait résonner les mots pour réveiller notre Humanité.

    Une parole qu'il m'a adressée ce soir... en partage, ce samedi 14 novembre 2015...

    "En besoin de dire d'autres paroles, pour briser le cercle infernal des infos qui tournent en boucles et obnubilent les esprits abasourdis.
    Jour étrange d'après carnage en direct
    L'horreur en direct en plein coeur
    En plein ventre
    Choc des mots, des images qui n'en finissent pas de se répéter, des visages sidérés, les commentaires qui succèdent aux commentaires sans rien apporter de nouveau et le nombre de morts aux enchères qui ne cesse d'augmenter et que l'on ne peut s'empêcher de fixer des yeux.
    Un homme aux yeux exorbités dit
    Le parquet était rouge
    Un autre raconte
    On nous a dit de regarder vers le haut, de ne pas regarder vers le bas. Je n'ai pas pu m'empêcher de voir partout les corps et le sang...
    L'horreur, en direct, en pleine vie, en plein ville comme on ne l'avait jamais vue, où comme on n'avait jamais voulu la voir en vrai, en vérité. Car cette horreur est chez NOUS. Cette horreur, tous les jours, on la voit mais avec d'autres yeux quand elle a lieu, là où c'est "normal", en Turquie, au Liban ou en Egypte, loin, si loin de notre petit monde en paix et de nos soucis d'ici.L'horreur, chez nous, en direct, en pleine gueule...Et les sentiments en besoin qui affluent, dictés par les chocs, en réaction, des larmes aux cris, colère et tristesse, peine et chagrin, ces femmes et ces hommes, ces innocents massacrés, nos soeurs, nos frères, nos enfants, nos voisins....Désolation et incompréhension et la raison qui murmure que c'est bien là ce qu'ils veulent. Ils...
    Et derrière ce Ils, naît une forme, une présence qui n'était pas en moi le matin de ce même jour, une présence qui grandit déjà à l'intérieur et que l'on veut combattre et que l'on veut aussi fuir.
     
    Une envie d'en vouloir à mort à cet ennemi invisible et secret qui semble prêt à surgir partout autour de nous, à n'importe quelle seconde, dans n'importe quel lieu, au milieu des rires et des fêtes, prêt dans un sourire fanatique à briser nos vies.
     
    Ce Ils qui nous rappellent à la triste réalité d'un monde en guerre où notre pays a sa part de sang, d'armes vendues et de profits.
    Et la haine qui sue par tous les pores de la peau de notre société malade, par flots boueux, sur les réseaux sociaux. La haine qui se nourrit de la haine.
    "En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur" Gandhi
     
    Retrouver le calme, le sens des choses et du temps à la mesure d'où l'on est, d'où nos mains et nos pieds sont posées. Se reprendre.
    Hier, enfouis comme en un lointain passé qui semble déjà à jamais perdu.
     
    Une nuit peuplée de fantômes et de décharges émotionnelles, de curiosité insomniaque et morbide de vouloir savoir le nombre de morts, la peur, qu'un proche ait été mêlé à ce bain de sang.
     
    Aujourd'hui, Jour en torpeur, tort, peur...
    Tordre le cou à la peur.
    Catherine, une amie conteuse, bonne dame au grand coeur m'envoie un texto, Allumons ce soir des bougies aux fenêtres en hommage aux victimes.
    Au loin, dans le ciel s'étirent lentement de hauts nuages, demain est déjà en chemin, en aube nouvelle. Accepter les larmes pour soulager nos peines.
    Le jour sourit enfin. J'y suis.  
     
    J'y serai.
    Il nous faut y continuer à semer d'autres graines, à mettre de la lumière sur le chemin, à vivre ensemble.
    Cette nuit, en veillée funéraire, des milliers de bougies accompagneront les âmes en voyage.
    Mon coeur est mon âme
    Ludovic"


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  • Un pèlerin, un soir d'été, parvint sur un chantier de ville peuplé d'ouvriers poussiéreux occupés à mille besognes de bois lourd, de forges sonnantes, de meules et de pierres taillées. Il fit halte au bord de la route où des hommes au torse luisant fracassaient à grands coups de masse, ça et là, des quartiers de rocs. L'un d'eux semblait exténué.

    - Dur labeur, dit le pèlerin.

    - Epuisant, lui répondit l'autre, abrutissant et sans espoir. De l'aube au soir, casser des pierres, est-ce une vie ? Non, c'est l'enfer. Vivement la mort, que je dorme !

    Un compagnon, à quelques pas, essuya son front ruisselant. Le pèlerin lui vint devant.

    - Votre misère me fait peine, lui dit-il. Je m'en souviendrai. Sur le tombeau du bon saint Jacques je prierai pour vous, c'est promis.

    Le gars désigna l'épuisé.

    - Priez surtout pour ce pauvre homme. Moi, grâce à Dieu, je tiens le coup. C'est que j'ai trois enfants petits et une femme qui s'escrime à les élever comme il faut. J'ai besoin de forces. Il m'en donnent. Si je trime ainsi, c'est pour eux.

    A l'écart parmi les cailloux, les geignements, les coups de masse, naquit soudain une chanson.

    - Voilà le fou qui se réveille, dit le jeune père, en riant.

    Le pèlerin tourna la tête et découvrit un grand luron apparemment infatigable. Il cognait d'un cœur si vaillant qu'il faisait voler des éclats jusque dans ses cheveux frisés.

    - Quel entrain ! Dit le pèlerin. Il me semble pourtant malingre. Où puise-t-il donc sa vigueur ?

    - Je n'en sais rien, répondit l'autre. Allez lui poser la question.

    Dix pas plus loin :

    - Holà, bonhomme, calme-toi, tu vas t'effondrer !

    - Je sais bien ce que vous pensez, répondit le joyeux gaillard. Que je suis idiot. Peu m'importe. Je casse des cailloux, c'est vrai. C'est fatigant. C'est mal payé. Mais ma force est là, dans l'étoile que je me suis plantée au front. Je ne suis pas un simple esclave. 

    Et cognant torse au poing :

    - Je bâtis une ville, moi !

    Les trois casseurs de cailloux, extrait du Livre des Chemins, contes de bon conseil pour questions secrètes d'Henri Gougaud (références complètes Dans l'coin biblio)


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  • Vous connaissez l'histoire de l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours ?

    Et bien ici point de balivernes !

    Laissez-moi vous conter l'histoire de la femme qui interprète le chanteur qui interprète le poète...

    Cette femme souriante et chaleureuse a posé un jour un petit caillou sur ma route : "Caminante, no hay camino... " d'Antonio Machado, celui-là même souhaitant la bienvenue aux visiteurs de La parole vagabonde.

    Cette femme, se laissant porter par le vent sur la toile, retrouve avec surprise son petit caillou. Cela la comble de bonheur et elle fait alors la promesse d'un cadeau.

    Quelques semaines plus tard, par une chaude soirée d'été, Olatz interprète Joan Manuel Serrat qui interprète Antonio Machado.

    Voyage, partage, rencontre...

    Un petit rayon de soleil à écouter sans modération !


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